Dinara, à Melbourne, avant de jouer la finale, tu savais que, si tu la gagnais, tu deviendrais numéro 1. Cette fois, tu es numéro 1 et restes numéro 1 quoi qu’il arrive. Cela change‐t‐il quelque chose à ton état esprit ?
Bien entendu, dans de telles journées, c’est comme si l’on gagnait deux prix en même temps : le trophée et le fait d’être numéro 1. Aujourd’hui, je suis numéro 1. Personne ne peut me le retirer. C’est une étape en plus.
As‐tu travaillé étape par étape physiquement, mentalement, techniquement ?
Bien entendu, lorsque nous avons commencé à travailler avec mon entraîneur, j’étais tellement au fond du trou qu’il a fallu qu’il reprenne tout à zéro. Il a fait une première liste. Il m’a dit : « Tu commences par croire en ton tennis, en tes coups. » J’ai commencé à jouer mieux. Il m’a dit : « Maintenant, si tu veux t’améliorer, il faut que tu perdes du poids. » J’ai perdu du poids. Il m’a dit : « Il faut que tu travailles mentalement. Dans les moments durs, tu craques. Il faut que tu sois plus forte dans ta tête. » Il y a toujours quelque chose à améliorer. Même maintenant, alors que je suis numéro 1, il n’est jamais satisfait. Quand le match est terminé, il me sert la main, il me dit : « Bien joué ! ». Je dis « OK, maintenant on cause. » Il n’est jamais satisfait. C’est bien, parce qu’il veut que je m’améliore constamment, que je devienne invincible.
Pendant les matches, le regardes‐tu, ou regardes‐tu ton équipe, Gérard et Tiriac ? Cela t’aide‐t‐il ?
Bien entendu. C’est mon équipe, mon coach, mon préparateur physique. Ils sont là, derrière moi. Dans les moments serrés, quand c’est un peu chaud, j’ai besoin de leur soutien. Je sais qu’ils sont derrière moi.
Svetlana nous a expliqué hier quelles étaient ses premières impressions en te voyant, lorsqu’elle avait 12 ans. Peux‐tu nous dire quelques mots d’elle lorsque tu avais cet âge‐là ?
On se connaît depuis que j’ai commencé à jouer dans les tournois. Svetlana était une fille plutôt marrante. Elle arrivait en match avec une bouteille de Pepsi. Je la regardais et je ne pouvais pas croire qu’un jour elle remporterait un tournoi du Grand Chelem. Pourtant, elle en a gagné ! Tout à coup, elle est passée à la vitesse supérieure. Elle a beaucoup travaillé et a joué un tournoi fantastique ici.
As‐tu bien dormi ou es‐tu un peu stressée ?
Ai‐je l’air d’être fatiguée ou stressée ? Non, non. Je me sens très bien.
Le fait que tu aies gagné les quatre premiers matches très facilement est‐il un facteur important ? Cela veut peut‐être dire que tu seras plus fraîche pour la finale…
Tout est important pour la finale. Il faut être aussi fraîche que possible. Tout compte. On a besoin de toute son énergie. L’année dernière, je ne me souviens plus combien j’avais passé d’heures sur les courts, avec les simples plus les doubles. Cette année, c’est différent. C’est elle qui a passé plus de temps sur les courts. On verra demain.
Lorsque tu t’entraînes avant une grande finale comme celle de demain, que fais‐tu ? Simplement taper dans la balle pour t’échauffer, ou y a‑t‐il un entraînement particulier ?
C’est plutôt un échauffement. Je vois comment passent les coups que j’utilise, je frappe dans la balle. C’est simplement sentir le court, sentir son corps en mouvement. Si vous ne faites rien pendant une journée entière, c’est plus difficile de démarrer le lendemain. Je suis allée sur le court pour taper quelques balles et prendre du plaisir.
Ton frère t’a‐t‐il donné des derniers conseils avant cette finale du Grand Chelem ?
Non, pas encore.
T’attends‐tu à ce qu’il t’appelle ?
Non, je ne le pense pas. En tout cas, je n’ai rien reçu jusqu’à présent.
Cela te ferait plaisir ?
J’ai suffisamment de conseils de sa part.
Sera‐t‐il là demain pour la finale ?
Non, il part à Londres aujourd’hui.
Il part à Londres aujourd’hui pour s’entraîner sur herbe ?
Oui. Je pense qu’il ne viendra pas. En tout cas, il ne l’a pas fait l’année dernière.
Quelle est la meilleure arme de Kuznetsova face à toi ?
Son coup droit.
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Publié le vendredi 5 juin 2009 à 16:09