En conférence de presse, Roger Federer est longuement revenu sur sa défaite face à Ernests Gulbis en huitièmes de finale de Roland Garros. Autant déçu de sa performance que du résultat final, le Suisse reconnaît que son adversaire méritait la victoire. Interview.
Comment évaluez‐vous votre performance aujourd’hui ?
C’est décevant, évidemment, de ne pas gagner. J’ai eu ma chance dans le deuxième set. Je suis revenu dans le quatrième. J’aurais pu jouer un meilleur cinquième set. J’ai des regrets, mais Gulbis a très bien résisté. Il est redevenu dans le deuxième set et je crois que ça a été crucial. C’était un match difficile… Je suis déçu de l’avoir perdu. Là maintenant, je suis un peu fâché contre moi‐même. Cette défaite ne fait pas très plaisir. J’ai raté trop d’occasions. Je n’ai pas aussi bien joué que je le voulais. Je perds en 5 sets alors que j’étais en bonne forme, que je sentais que je pouvais faire un truc. D’où ma déception.
Vous ne saviez pas trop quel genre de Gulbis vous alliez affronter ?
Non, je savais à quoi m’attendre. Je sais comment il joue. J’aurais voulu jouer mieux, voilà… Mais, malgré tout, j’avais pris un bon départ. Le premier set était très serré et c’était donc très bien d’avoir gagné le tie‐break. Et dans le deuxième, à 5–3, 40–15, j’ai deux balles pour mener deux manches à zéro. Mais je rate une volée et à partir de là, les choses sont devenues beaucoup plus difficiles.
Justement à partir de cette volée à 5–3, 40–15 dans le deuxième, jusqu’à la fin du troisième, début du quatrième, que se passe‐t‐il exactement ?
Je n’ai pas eu de réussite de ne pas conclure à ce moment‐là. Peut‐être est‐ce une petite erreur de ma part aussi… Je ne sais pas. Un smatch ou une volée comme ça, 9 fois sur 10, tu le fais… Ce sont des scénarios que tu ne peux pas expliquer. Cela arrive. Malgré ça, j’avais mes occasions, j’étais toujours 5–4 devant et même dans le tie‐break, j’avais mes chances. C’est là que j’ai forcément des regrets. Parce qu’après, lui s’est relâché un peu et ça a rendu les choses un peu plus compliquées. Et je crois aussi que lorsqu’il me débreake à la fin du deuxième, en jouant sans rien à perdre, ça a été comme un déclic pour lui. Et ça l’a beaucoup aidé par la suite.
Vous avez le sentiment que vous n’avez pas pu faire ce que vous avez voulu sur le court ?
Tactiquement, c’était difficile. Avec sa grosse première, Ernests vous maintient sous pression sur ses jeux de service. A chaque début de jeu au retour, tu te dis : « J’aimerais faire cela. » Et trois points, après, ça fait 40–0, tu n’as rien pu faire. Et un peu plus tard, tu as une seconde balle à jouer et tu la négocies mal. Mais contre les grands serveurs, c’est comme ça, je connais. Mais sur terre battue, j’attends de moi d’être capable de trouver un moyen de le mettre mal à l’aise dans les échanges. Or globalement sur le match, je ne l’ai pas assez bien fait. Et c’est pour ça qu’il mérite de gagner.
Pouvez‐vous comparer le Gulbis d’aujourd’hui à celui de 2010 ?
Je ne vois pas de différence. Il me semble tout à fait similaire au joueur qu’il était à l’époque. Dans des matches comme celui d’aujourd’hui où ceux que nous avions joué en 2010, et qui avaient aussi été très serrés, la différence se fait sur quelques points. Une balle de break que tu fais ou que tu ne fais pas. Cela se limite à ça. Aujourd’hui, j’aurais voulu mieux jouer du fond de court, lui mettre plus la pression. Mais je n’ai pas réussi. Et puis, clairement, il est en grande confiance, surtout après avoir gagné un tournoi la semaine dernière.
Pouvez‐vous nous raconter comment vous avez vécu ce 5e set ?
Je me sentais physiquement très bien, mentalement prêt à me battre. Malheureusement, je n’ai pas pu rentrer suffisamment dans ses jeux de service, me libérer. Peut‐être qu’à la fin du quatrième set, j’étais content de ce qui s’était passé. Peut‐être que je me suis déconcentré une fraction de seconde, peut‐être que je n’ai pas non plus joué le meilleur jeu de service possible, et voilà, le break était fait. J’ai le sentiment que dans un 5e set, ce n’est pas toujours le meilleur joueur qui gagne, mais plutôt celui qui saisit ses occasions. Il l’a mieux fait que moi.
L’idée de passer du temps avec vos enfants, votre famille, vous réconforte‐t‐elle ?
Évidemment. Mes enfants me manquent, mais je suis déjà passé à la saison sur gazon. La saison sur terre battue, c’était très bien. Maintenant, il faut avancer. J’évacue ce qui s’est passé ici.
Pouvez‐vous nous parler de l’avenir, de la saison sur gazon ? La plupart des joueurs disent que vous pouvez gagner Wimbledon. Pensez‐vous que vous allez gagner à Wimbledon ?
Je pense en effet que je peux bien faire à Wimbledon cette année. Je vais commencer par me concentrer sur Halle où je défendrai mon titre. Cela fait un petit moment que je n’ai pas défendu de titre, j’ai donc hâte de le faire à nouveau. Comme je suis en bonne santé, depuis 6 ou 9 mois, je peux décider de l’issue des matches beaucoup mieux que je ne pouvais le faire l’année dernière. Et puis physiquement, ça va bien aussi. J’ai quelques repères avec les deux matchs que je viens de disputer contre Tursunov et Gulbis qui ont duré plus de 3 heures. C’est rare aujourd’hui sur le circuit de jouer 5 sets et surtout aussi longtemps. Ces deux matchs m’ont donc donné pas mal de réponses sur le plan physique. Alors oui, j’attends désormais avec impatience le tournoi de Wimbledon.
Le T‑shirt de Roger Federer est enfin disponible
Publié le dimanche 1 juin 2014 à 20:27