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Faut‐il aimer Andy Murray ?

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Après sa finale perdue bercée d’émo­tions à Wimbledon, mais surtout son succès aux Jeux Olympiques, la cote de l’Ecossais a consi­dé­ra­ble­ment grimpé auprès des amou­reux de la petite balle jaune. Il ne manque plus à Andy qu’en­foncer le clou dans un tournoi du Grand Chelem pour convaincre ceux qui sont encore indécis. Alors, avant tout ça, je me suis posé la fati­dique ques­tion : « Faut‐il aimer Andy Murray ? »

Oui, il faut aimer Andy Murray car il y a toujours un gars anti­pa­thique dans le top 10…
L’histoire du tennis le prouve, pour que le cock­tail soit explosif, il faut toujours un joueur dont l’image n’est ni lisse, ni impro­bable, mais simple­ment non‐conventionnelle, teintée égale­ment d’un petit goût de comédie et de tricherie supposée. Dans ce cadre‐là, Andy Murray et ses grimaces d’un autre âge, du mal de dos prétexte à un compor­te­ment limite, remplit tous les critères requis pour jouer ce rôle dans la hiérar­chie mondiale.

Oui, il faut aimer Andy Murray car ça a permis à Ivan Lendl de revenir sur le circuit.
J’ai un ami, très proche, qui a réalisé l’un des plus beaux docu­men­taires à propos de tennis : Lendl‐McEnroe, le crépus­cule des dieux. Pour construire son film, il a contacté les acteurs, obtenu les accords de tous, même celui John – à l’ar­rache -, tous… sauf celui d’Ivan Lendl, qui n’a jamais répondu à un e‑mail, ni à une demande offi­cielle. Grâce à Andy Murray, mon ami va surement pouvoir poser des ques­tions au Tchèquasunien, qui, aujourd’hui, ne peut plus dire qu’il ne s’in­té­resse pas au tennis : merci Andy !

Oui, il faut aimer Andy Murray car le garçon fait preuve d’ab­né­ga­tion et d’opiniâtreté.
Certains pensent qu’il faut souf­frir avant de parvenir à jouir du bonheur. Dans ce cadre‐là, Andy Murray est un vrai pro. Avec quatre finales perdues en Grand Chelem, l’Ecossais marche sur les traces de son coach qui avait vu la lumière lors de sa cinquième tenta­tive. Cependant, il arrive qu’on puisse repartir sans le moindre titre, malgré plusieurs tenta­tives… Ce fut le cas notam­ment chez les femmes pour la soeur de Safin, mais aussi pour Dementieva, qui malgré deux finales en Grand Chelem, ne présente à son palmarès qu’une breloque d’or glâné à Pékin en 2008. 

Non, il ne faut pas aimer Andy Murray car il peut battre Federer en trois manches en finale des Jeux Olympiques.
Roger avait beau avoir le sourire avec sa médaille d’argent, Andy a brisé un rêve, celui de la Suisse, et celui des fans de Rodgeur. Il faut dire que les circons­tances étaient plutôt favo­rables pour l’Ecossais, le numéro un mondial ayant passé la journée de vendredi à faire vaciller Del Potro. On avait la forte impres­sion que Roger était cramé physi­que­ment et mora­le­ment. En même temps, lui en vouloir pour ça… Pas très sportif, je le recon­nais, d’au­tant que ça inci­tera peut‐être Federer à tirer jusqu’aux Jeux Olympiques de Rio, en 2016.

Non, il ne faut pas aimer Andy Murray car les Anglais vont penser qu’ils ont toujours été une grande nation de tennis.
Wimbledon est le temple du tennis, là‐dessus, on est d’ac­cord, mais atten­tion, car il suffi­rait qu’un Anglais arrive sur le toit du monde de la petite balle jaune pour que nos voisins se prennent encore pour une nation qui a toujours compté dans le concert du tennis. Or, mis à part John Lloyd, puis Tim Henman, et, en poin­tillé Greg Rusedski, l’Union Jack brille par son absence sans que ça ne change l’at­trait du flying circus offert par nos cham­pions chaque semaine sur le tour.

Non, il ne faut pas aimer Andy Murray car, l’hu­mour british, c’est sacré.
Il a beau faire des efforts, notam­ment dans les vidéos de promo­tion de son équi­pe­men­tier tennis, l’hu­mour, ça ne s’in­vente pas et, ce, même si l’on fait partie du Royaume Uni. Voilà un mythe qui s’est évanoui, alors que nous, les frog­gies, pensions qu’il suffi­sait d’ha­biter outre‐Manche pour avoir du style et le bon mot. Là‐dessus, l’on préfère retenir les phrases célèbres de Winston Churchill, dont cette fameuse : « Le seul sport que j’ai jamais pratiqué, c’est la marche à pied, quand je suivais les enter­re­ments de mes amis sportifs. »