AccueilOpen d'AustralieLes 8 moments dingos de l'Open d'Australie... (1/2)

Les 8 moments dingos de l’Open d’Australie… (1÷2)

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L’Open d’Australie, c’est fini ! Ce sont deux semaines très, très intenses qui s’achèvent pour la rédac­tion de Welovetennis qui a essayé de vous faire vivre l’évé­ne­ment au quoti­dien avec son regard, souvent décalé, sa verve bien à elle, sa vision de la petite balle jaune. Mais quels ont été nos temps fort au cours de ces 15 derniers jours ? Voici la première partie de notre top 8. Magnéto.

8. Na Li, la renais­sance du dragon
Enfin, enfin. Na Li a fina­le­ment réussi à confirmer son titre acquis à Roland Garros. La joueuse chinoise parvient, après deux finales à Melbourne, à conquérir le titre austra­lien. A 30 ans, il n’est jamais trop tard pour s’ins­taller dura­ble­ment dans la caté­gorie des favo­rites en Grand Chelem. En deux sets, 7–6(3) 6–0 face à Cibulkova, la désor­mais troi­sième joueuse mondiale termine en apothéose une quin­zaine quasi‐parfaite. Quasi‐parfaite, car on ne peut s’empêcher de penser à son tableau. Aucune joueuse du top 20, deux jeunes clas­sées en‐dehors du top 150 et un seul set perdu : Na Li a eu un parcours plutôt clément, presque trop facile (il faut le dire), mais c’est peut‐être ce qu’on appelle la chance des cham­pionnes… La chance, c’est aussi ce petit coup de pouce qu’a reçu la Chinoise face à Lucie Safarova. On pense à cette balle de match pour la Tchèque qui sort de… cinq centi­mètres. Si son parcours et son tournoi ne reste­ront pas dans les annales du tennis, la joueuse, elle, inscrit un peu plus son nom dans le panthéon du tennis. Mais aussi son sourire et son humour ! On vous laisse en juger avec son discours, trophée en main :

Martin Casamatta

7. Des joueurs en chaleur

La chaleur a fait le show en oubliant le froid. Invitée habi­tuelle de la quin­zaine de Melbourne, la cani­cule a fait d’im­por­tants dégâts. Au cours de la première semaine, le mercure dépasse encore les 40°C jusque tard le soir. Une tempé­ra­ture étouf­fante qui oblige les orga­ni­sa­teurs du tournoi à suspendre des matchs et à se pencher sur la ques­tion : une telle chaleur peut‐elle avoir une inci­dence sur l’in­té­grité physique des joueurs ? Dès le premier mardi, les premiers éléments de réponse arrivent. Avec 43°C à l’ombre et un vent qui ne fait qu’ag­graver la situa­tion, de nombreux joueurs sont pris de nausées, vomis­se­ments et autres malaises en plein match. Pendant que Frank Dancevic tombe et qu’un jeune ramas­seur de balles l’imite, Tsonga a l’im­pres­sion de marcher sur des cendres et Federer refuse de s’as­seoir sur sa chaise brûlante. La chaleur n’épargne personne. Pas même la nature puisque, ce même mardi, pas moins de 1000 incen­dies se propagent dans l’état de Victoria dont Melbourne est la capi­tale. Finalement, la tempé­ra­ture n’a que très peu cham­boulé le tournoi mais nul doute qu’elle a influencé nombre de résul­tats. Dont celui de Kristina Mladenovic, sortie dès le premier tour ?
Anton Braün

6. So Robert, so CRAZY !
Robert. Stéphane Robert. Les coquins à l’es­prit un peu leste adore­raient le voir, un jour, disputer un double aux côtés de Benoît Paire. Les autres se conten­te­ront d’ap­pré­cier sa folie… et ses exploits ! Car Steph’ est sans conteste LE Français qui nous a fait vibrer au cours de la première semaine. Engagé dans le tableau des quali­fi­ca­tions, celui qui n’était alors que 119ème mondial échoue dans sa quête du tableau final. Mais, dix minutes avant le premier tour de Philipp Kohlschreiber, un offi­ciel vient le cher­cher au fond d’un canapé : l’Allemand est forfait ; Stéphane, lucky loser, doit le remplacer. Sans repères, pris de court, il sort une partie éton­nante et élimine Aljaz Bedene. Fort d’un tableau idéal, il continue sur sa lancée au deuxième tour face à Michal Przysiezny. Puis joue un match parfait contre Martin Klizan. Celui qui, en trois rencontres, est devenue l’une des coque­luches des médias et du public austra­lien est en huitièmes de finale de l’Open d’Australie face à Andy Murray. On se dit que son surnom de « lucky winner » ne va pas tenir. Qu’il va se prendre une volée. C’est le cas pendant deux sets. Puis, Robert et son jeu impro­bable d’ins­pi­ra­tion et de prises de risques fait douter l’Ecossais. Le Français s’ac­croche et sort une troi­sième manche de folie, qu’il remporte au tie‐break. La Rédaction est feu. En feu ! Il faut nous comprendre, ce garçon, c’est un peu notre chou­chou, c’est un peu nous qui l’avons « re‐découvert » en 2009, c’est un peu nous qui l’avons soutenu média­ti­que­ment avec un très beau portrait dès le numéro 15 de GrandChelem (il était 140ème à l’époque). Ce fan de litté­ra­ture russe et de Dostoïevski – il a lu Crime et châti­ment, lui, Monsieur – nous a fait vivre un très grand moment… avant de s’in­cliner, fina­le­ment, face au numéro quatre crampes aux jambes, sourire aux lèvres 6–1 6–2 6–7(6) 6–2.
RCV

5. Dimitrov a franchi un palier

« Très fier de Grigor. Cette défaite blesse profon­dé­ment, mais cette bles­sure va renforcer la « bête. » Ces mots ont été lâchés sur Twitter par Roger Rasheed le jour de la défaite de son poulain Grigor Dimitrov en quarts de finale de l’Open d’Australie. Un tournoi durant lequel le Bulgare a proba­ble­ment fait exploser aux yeux du monde tout le talent qui réside sous ses baskets et dans son bras vengeur. Là où le mental et l’inex­pé­rience flan­chaient dans les grands rendez‐vous, Grigou a lâché les chevaux. La révé­la­tion s’est surtout faite au troi­sième tour, contre Milos Raonic. Un adver­saire qui, et Richard Gasquet pourra en parler, est à la limite du suppor­table à jouer tant le Canadien sert et frappe comme un sourd. Mais pas de quoi impres­sionner CE Dimitrov. Virevoltant, il a éjecté le géant, puis enchaîné en huitièmes contre Roberto Bautista Agut. Ca aurait pu s’ar­rêter là, en quarts, face à Rafael Nadal avec une correc­tion maison pour calmer les velléités du jeune loup. Mais que nenni ! Le Bulgare ne s’est pas laissé faire, empo­chant la première manche et passant tout près s’ad­juger la troi­sième si Rafa n’avait pas sorti le grand jeu dans le tie‐break. Défait mais reparti avec d’énormes certi­tudes, Grigor Dimitrov est peut‐être né à Melbourne !
Simon Alves