L’Open d’Australie, c’est fini ! Ce sont deux semaines très, très intenses qui s’achèvent pour la rédaction de Welovetennis qui a essayé de vous faire vivre l’événement au quotidien avec son regard, souvent décalé, sa verve bien à elle, sa vision de la petite balle jaune. Mais quels ont été nos temps fort au cours de ces 15 derniers jours ? Voici la première partie de notre top 8. Magnéto.
8. Na Li, la renaissance du dragon
Enfin, enfin. Na Li a finalement réussi à confirmer son titre acquis à Roland Garros. La joueuse chinoise parvient, après deux finales à Melbourne, à conquérir le titre australien. A 30 ans, il n’est jamais trop tard pour s’installer durablement dans la catégorie des favorites en Grand Chelem. En deux sets, 7–6(3) 6–0 face à Cibulkova, la désormais troisième joueuse mondiale termine en apothéose une quinzaine quasi‐parfaite. Quasi‐parfaite, car on ne peut s’empêcher de penser à son tableau. Aucune joueuse du top 20, deux jeunes classées en‐dehors du top 150 et un seul set perdu : Na Li a eu un parcours plutôt clément, presque trop facile (il faut le dire), mais c’est peut‐être ce qu’on appelle la chance des championnes… La chance, c’est aussi ce petit coup de pouce qu’a reçu la Chinoise face à Lucie Safarova. On pense à cette balle de match pour la Tchèque qui sort de… cinq centimètres. Si son parcours et son tournoi ne resteront pas dans les annales du tennis, la joueuse, elle, inscrit un peu plus son nom dans le panthéon du tennis. Mais aussi son sourire et son humour ! On vous laisse en juger avec son discours, trophée en main :
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« Merci à mon agent… Fais de moi quelqu’un de riche, maintenant ! »
« Merci à mon mari… Il devient célèbre en Chine (rires) ! Merci d’avoir tout abandonné pour me suivre partout… et t’occuper de mes raquettes (NDLR : Na Li s’est plaint de ses raquettes mal cordées durant sa finale). Merci, t’es un bon gars (rires) ! Et t’as beaucoup de chance de m’avoir trouvée ! »
Martin Casamatta
7. Des joueurs en chaleur
La chaleur a fait le show en oubliant le froid. Invitée habituelle de la quinzaine de Melbourne, la canicule a fait d’importants dégâts. Au cours de la première semaine, le mercure dépasse encore les 40°C jusque tard le soir. Une température étouffante qui oblige les organisateurs du tournoi à suspendre des matchs et à se pencher sur la question : une telle chaleur peut‐elle avoir une incidence sur l’intégrité physique des joueurs ? Dès le premier mardi, les premiers éléments de réponse arrivent. Avec 43°C à l’ombre et un vent qui ne fait qu’aggraver la situation, de nombreux joueurs sont pris de nausées, vomissements et autres malaises en plein match. Pendant que Frank Dancevic tombe et qu’un jeune ramasseur de balles l’imite, Tsonga a l’impression de marcher sur des cendres et Federer refuse de s’asseoir sur sa chaise brûlante. La chaleur n’épargne personne. Pas même la nature puisque, ce même mardi, pas moins de 1000 incendies se propagent dans l’état de Victoria dont Melbourne est la capitale. Finalement, la température n’a que très peu chamboulé le tournoi mais nul doute qu’elle a influencé nombre de résultats. Dont celui de Kristina Mladenovic, sortie dès le premier tour ?
Anton Braün
43 degrés un vent brûlant et les matchs se jouent #ausopen Difficile d’être dans son état normal #dangereux #sante #pashumain
— Kristina Mladenovic (@KikiMladenovic) 14 Janvier 2014
6. So Robert, so CRAZY !
Robert. Stéphane Robert. Les coquins à l’esprit un peu leste adoreraient le voir, un jour, disputer un double aux côtés de Benoît Paire. Les autres se contenteront d’apprécier sa folie… et ses exploits ! Car Steph’ est sans conteste LE Français qui nous a fait vibrer au cours de la première semaine. Engagé dans le tableau des qualifications, celui qui n’était alors que 119ème mondial échoue dans sa quête du tableau final. Mais, dix minutes avant le premier tour de Philipp Kohlschreiber, un officiel vient le chercher au fond d’un canapé : l’Allemand est forfait ; Stéphane, lucky loser, doit le remplacer. Sans repères, pris de court, il sort une partie étonnante et élimine Aljaz Bedene. Fort d’un tableau idéal, il continue sur sa lancée au deuxième tour face à Michal Przysiezny. Puis joue un match parfait contre Martin Klizan. Celui qui, en trois rencontres, est devenue l’une des coqueluches des médias et du public australien est en huitièmes de finale de l’Open d’Australie face à Andy Murray. On se dit que son surnom de « lucky winner » ne va pas tenir. Qu’il va se prendre une volée. C’est le cas pendant deux sets. Puis, Robert et son jeu improbable d’inspiration et de prises de risques fait douter l’Ecossais. Le Français s’accroche et sort une troisième manche de folie, qu’il remporte au tie‐break. La Rédaction est feu. En feu ! Il faut nous comprendre, ce garçon, c’est un peu notre chouchou, c’est un peu nous qui l’avons « re‐découvert » en 2009, c’est un peu nous qui l’avons soutenu médiatiquement avec un très beau portrait dès le numéro 15 de GrandChelem (il était 140ème à l’époque). Ce fan de littérature russe et de Dostoïevski – il a lu Crime et châtiment, lui, Monsieur – nous a fait vivre un très grand moment… avant de s’incliner, finalement, face au numéro quatre crampes aux jambes, sourire aux lèvres 6–1 6–2 6–7(6) 6–2.
RCV
9h35, sms de @PaulineDahlmWLT sur #Robert : « Je pense qu’il va gagner le tournoi. Et je ne m’enflamme pas. » Putain putain PUTAIN !!!! Ahah !
— Rémi Cap‐Vert (@RemiCapVert_WLT) 20 Janvier 2014
5. Dimitrov a franchi un palier
« Très fier de Grigor. Cette défaite blesse profondément, mais cette blessure va renforcer la « bête. » Ces mots ont été lâchés sur Twitter par Roger Rasheed le jour de la défaite de son poulain Grigor Dimitrov en quarts de finale de l’Open d’Australie. Un tournoi durant lequel le Bulgare a probablement fait exploser aux yeux du monde tout le talent qui réside sous ses baskets et dans son bras vengeur. Là où le mental et l’inexpérience flanchaient dans les grands rendez‐vous, Grigou a lâché les chevaux. La révélation s’est surtout faite au troisième tour, contre Milos Raonic. Un adversaire qui, et Richard Gasquet pourra en parler, est à la limite du supportable à jouer tant le Canadien sert et frappe comme un sourd. Mais pas de quoi impressionner CE Dimitrov. Virevoltant, il a éjecté le géant, puis enchaîné en huitièmes contre Roberto Bautista Agut. Ca aurait pu s’arrêter là, en quarts, face à Rafael Nadal avec une correction maison pour calmer les velléités du jeune loup. Mais que nenni ! Le Bulgare ne s’est pas laissé faire, empochant la première manche et passant tout près s’adjuger la troisième si Rafa n’avait pas sorti le grand jeu dans le tie‐break. Défait mais reparti avec d’énormes certitudes, Grigor Dimitrov est peut‐être né à Melbourne !
Simon Alves
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Publié le lundi 27 janvier 2014 à 16:09