AccueilATP2000-2009 : les 5 plus grands échecs

2000–2009 : les 5 plus grands échecs

-

La fin d’année est propice aux rétros et bilans. Rétros et bilans de l’année 2009, mais aussi des 10 dernières années, 2000–2009, un chan­ge­ment de dizaine s’opé­rant dans quelques semaines. Avant de vous livrer ses conclu­sions, WLT vous relaie celles de l’ATP, que vous puis­siez vous faire votre propre opinion. Aujourd’hui, le site de l’Association of Tennis Professionals met en lumière les plus gros ratés de la décennie. 

5. Patrick Rafter perd en finale de Wimbledon deux années de suite, en 2000 et 2001.
4. Michael Russell perd en huitièmes de Roland Garros 2001 contre Gustavo Kuerten, 3–6, 4–6, 7–6(7), 6–3, 6–1.
3. Paul‐Henri Mathieu perd contre Mikhaïl Youzhny dans le simple décisif, en finale de la Coupe Davis 2002, 3–6, 2–6, 6–3, 7–5, 6–4.
2. Andy Roddick perd contre Roger Federer en finale de Wimbledon 2009, 5–7, 7–6(6), 7–6(5), 3–6, 16–14.
1. Guillermo Coria perd contre Gaston Gaudio en finale de Roland Garros 2004, 0–6, 3–6, 6–4, 6–1, 8–6.

On retrouve, en effet, dans ce clas­se­ment quelques unes des plus belles défaites de ces 10 dernières années. Des défaites aux lourdes conséquences. 

La première place de Guillermo Coria n’est pas usurpée. Archi‐favori contre Gaudio à RG 2004, Coria restait sur 37 victoires en 38 matches sur terre battue. Numéro 3 mondial, il n’avait perdu qu’un set en chemin pour la finale, en demi, contre Tim Henman, et venait de battre une poin­ture sur terre, Carlos Moya, numéro 5. Demi‐finaliste l’année précé­dente, il avait déjà perdu contre toute attente face à Martin Verkerk, la surprise 2003. Roland Garros est son ultime but et, contre le 44ème joueur mondial, Gaston Gaudio, il mène rapi­de­ment 6–0 6–3 4–4. Tout près de devenir le succes­seur de Guillermo Vilas, dernier Argentin vain­queur Porte d’Auteuil en 1977, Coria se crispe et laisse un Gaudio relâché revenir dans le match. Il perd le 3ème set, laisse filer le 4ème et mise tout sur le 5ème. A 6–5 dans l’ul­time manche, Coria sert pour la victoire : il rate 2 match­points et laisse, une fois de plus, son adver­saire revenir. Derrière, Gaudio attaque et remporte son unique titre du Grand Chelem, 0–6, 3–6, 6–4, 6–1, 8–6. Guillermo Coria ne se remettra jamais de cette défaite. Après une année 2005 plutôt réussie et une incroyable finale à Rome, contre Rafael Nadal, il laisse ce dernier régner dès alors sur terre et plonge dans les profon­deurs du clas­se­ment. Retraité depuis avril dernier, son ultime véri­table fait d’arme restera un quart‐de‐finale à Monte Carlo, en 2006. 

La finale de Wimbledon, cette année, entre Roger Federer et Andy Roddick est certai­ne­ment l’une des plus grosses décep­tions de ce dernier. Déception et par le contexte, et par le dérou­le­ment du match : Roddick, avant la finale, est mené 18–2 dans ses confron­ta­tions directes avec Federer ; il dispute sa troi­sième finale à Wimbledon, ayant perdu les deux précé­dentes contre ce même Roger ; or, ce 5 juillet 2009, il n’a jamais été si près de faire tomber le Suisse. Proche de mener 2 sets 0, ratant 4 balles de set dans la 2ème manche, tenant son service à 37 reprises, ne le cédant qu’une seule fois, au pire moment, obte­nant des balles de breaks à 8–8 dans le 5ème… Une défaite incroyable face à un Federer fébrile dans une finale qu’il devait gagner… De quoi écrire une nouvelle page de l’his­toire des Grands Chelems.

La défaite de Paul‐Henri Mathieu dans le 5ème match décisif, en finale de la Coupe Davis 2002, face à la Russie, n’a pas marqué les esprits qu’en France. France et Russie sont à égalité, 2–2, après la double victoire de Safin et les réponses de Grosjean et du double trico­lore. Paul‐Henri Mathieu termine sa saison 2002 en boulet de canon, avec deux titres, à Lyon et à Moscou. 36ème joueur mondial, il s’at­tend à affronter Evgeny Kafelnikov dans le match décisif, un joueur contre lequel il n’aura rien à perdre. Une situa­tion qu’il apprécie, ayant déjà battu plusieurs top 15 au cours des mois précé­dents, lui permet­tant d’in­té­grer le top 100 pour la première fois de sa carrière. Mais, au dernier moment, l’équipe russe change de stra­tégie et choisit d’ali­gner Mikhaïl Youzhny, joueur promet­teur, mais contre lequel Paulo sera favori. Pendant 2 sets, on pense que la tactique va échouer. Mathieu joue devant son public et mène rapi­de­ment 2 sets 0. C’est plié, la France va remporter sa 10ème Coupe Davis. Mais Youzhny n’ab­dique pas, breake au bon moment et remporte la 3ème manche. Dans la 4ème, Mathieu passe à deux points du match. Et finit par s’in­cliner 3–6, 2–6, 6–3, 7–5, 6–4. Une défaite reten­tis­sante dont on ne pourra jamais mesurer l’im­pact. Si Paulo avait gagné, aurait‐il enchaîné, continué son ascen­sion impres­sion­nante après une superbe année 2002 ? Toujours est‐il que, depuis cette défaite, le Français a brillé par son incons­tance et son manque de confiance face aux meilleurs. Capable de les pousser à bout, mais rare­ment de les vaincre.

Au rang des défaites trau­ma­ti­santes, celle de Michael Russell face à Gustavo Kuerten, en 2001, à Roland Garros, occupe une triste place. Russell, 21 ans, est alors un bel espoir du tennis améri­cain. Grâce à un début de saison canon sur le circuit Challenger (1 titre, 1 finale, 3 demi), il se présente à Roland avec le meilleur clas­se­ment de sa carrière : 122ème (il en ressor­tira 88ème). Contre toute attente, il y passe 3 tours, battant un Sergi Brugera en fin de carrière et un Xavier Malisse en plein essor. En huitièmes de finale, il rencontre le numéro 1 mondial, double vain­queur du tournoi, Gustavo Kuerten. N’ayant rien à perdre, il remporte les deux premiers sets 6–3 6–4, mène 5–3 dans le troi­sième et obtient une balle de match. Sauvée par Kuerten après un point mara­thon (26 échanges) conclu par le Brésilien d’un coup droit mordant de peu la ligne de fond de court. Les deux joueurs disputent un tie‐break remporté au forceps par Guga (9 points à 7) qui domine alors le reste du match. Cette année‐là, il gagnera son troi­sième Roland Garros. « Il a été malchan­ceux », dit‐il de Russell après le match. Malchanceux, c’est le mot, et l’Américain mettra long­temps à s’en remettre : le reste de sa saison 2001 est un long chemin de croix (7 victoires, 15 défaites) et il sort, quelques mois plus tard, du top 100 pour plonger au clas­se­ment. Il ne le réin­té­grera qu’en 2007.

Les échecs de Patrick Rafter en finale de Wimbledon sont restés dans les mémoires. L’Australien avait pour­tant tout pour s’im­poser sur le gazon londo­nien. En 2000, vivant une saison assez médiocre – il peine à se remettre de bles­sures à l’épaule -, il retrouve tout son brio sur gazon. Titré à ‘s‑Hertogenbosch, il réalise un très bon parcours au All England Club, battant, notam­ment, Andre Agassi, numéro 1 mondial. En finale, il s’in­cline contre Pete Sampras, 7–6(10), 6–7(5), 4–6, 2–6, après avoir fait jeu égal avec l’Américain pendant 3 sets. Le scénario de son échec en 2001 est beau­coup plus cruel. 10ème joueur mondial à l’en­tame du tournoi, il bat, de nouveau, Andre Agassi, numéro 2, en demi au terme d’un superbe match, 2–6, 6–3, 3–6, 6–2, 8–6. En finale, il part on ne peut plus favori face à la surprise Ivanisevic, 125ème mondial. Mais s’in­cline après 3 heures de jeu, 3–6, 6–3, 3–6, 6–2, 7–9, passé à 2 points de la victoire. Il met un terme à sa carrière à la fin de l’année, après deux nouvelles finales en Masters Series, un titre à Indianapolis et, surtout, une finale de Coupe Davis. Il est alors 7ème joueur mondial.

Article précédent
Article suivant