AccueilATPBenoit Paire : "Une amortie réussie, ça peut être humiliant"

Benoit Paire : « Une amortie réussie, ça peut être humiliant »

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Dans le cadre du Challenger ATP orga­nisé en avril 2017 à la Mouratoglou Tennis Academy, nous avions pu tran­quille­ment discuter avec Benoit Paire. L’Avignonnais n’était pas encore aussi popu­laire qu’au­jourd’hui, mais il avait déjà un vraie frai­cheur et une belle sincé­rité dans ses réponses. Comme il était à l’époque le roi de l’amortie, on lui avait demandé de nous en dire plus sur ce geste que tous les joueurs ne dominent pas facilement.

On va un peu parler d’amorties. On peut dire que tu maîtrises bien ce coup alors même qu’il peut être vrai­ment humi­liant pour l’adversaire…
Je consi­dère que l’amortie est un coup d’attaque que l’on peut tenter presque dans n’importe quelle posi­tion. Quand j’étais plus jeune, je le faisais souvent pour me débar­rasser de la balle. Aujourd’hui, à haut niveau, cela ne fonc­tionne plus. Ce coup est un peu inné car déjà tout petit je le tentais. En fait, je jouais beau­coup avec mon frère dans les petits carrés. On se faisait de vrais matchs avec beau­coup de jeu en toucher, en dévia­tions, en utili­sant de l’effet. Cela m’a fait travailler la main. Par la suite, forcé­ment, j’ai utilisé cela en match. Après c’est vrai que cela peut paraître humi­liant pour l’adversaire mais il faut en faire abstrac­tion car au final, une amortie bien exécutée, c’est aussi une arme fatale. J’ai gagné beau­coup de matches au 3e set car mon adver­saire était cuit à force de courir vers l’avant. Alors même si au début, je peux en rater, l’essentiel est aussi d’user physi­que­ment son adversaire.

Souvent on dit que l’arroseur peut être arrosé. As‐tu en mémoire un match où ton adver­saire était aussi perfor­mant que toi dans ce domaine ?
Je dirais que j’ai presque rencontré un maître en amortie en la personne de Dustin Brown (rires). J’ai le souvenir d’un match contre lui où cela a été un vrai concours pour savoir qui en ferait le plus. C’était même un peu ridi­cule. Je me rends compte aussi que beau­coup de joueurs qui d’habitude n’en font pas régu­liè­re­ment prennent un malin plaisir à en tenter contre moi. J’ai l’impression qu’ils veulent me passer un message pour me dire que eux aussi ils maîtrisent ce coup. Cela est amusant.