Dans la longue interview accordée à la Nacion, Novak Djokovic aborde le sujet du mental et des évènements de votre vie qui vous permettent d’acquérir cette force intérieure. Comme il l’explique son parcours est lié à l’histoire de son pays.
« Je me souviens de ma mère une nuit… parce que tu dors et au milieu de la nuit tu te réveilles parce que tu entends la sirène et tu dois prendre un sac et descendre au sous‐sol de l’immeuble pour essayer de te mettre à l’abri. La première fois que c’est arrivé, ma mère s’est réveillée dans le noir, parce que nous dormions tous ensemble, nous ne savions pas ce qui allait se passer et nous pleurions toutes les nuits. Et elle s’est cogné la tête contre le radiateur et elle a perdu connaissance. Il est donc 3 heures du matin et mon père a sa femme inconsciente. Moi, qui avait 12 ans, et mes jeunes frères, âgés de 8 et 4 ans, nous avons pleuré. C’était la panique totale. Mais c’est une expérience qui nous a renforcé en tant que famille et en tant que personnes. Et je le répète : je ne le souhaite à personne. Je veux être très clair : je ne crois pas que quiconque doive subir la guerre pour développer sa force mentale, il existe d’autres moyens de le faire. Mais pour moi, cela représentait une partie très importante de mon développement et, en tant que petit enfant, j’ai été obligé de mûrir. J’ai dû assumer des responsabilités et partager le rôle de mon père, car j’étais le fils aîné et je n’avais pas le temps. Mon père me parlait comme un adulte : « Tu dois faire ça, emmène tes frères là‐bas, va ici. » C’était la guerre. Tout le monde est paniqué, perdu, tout le monde crie, tout le monde a peur. Rien que de m’en souvenir, ça me donne des frissons et la chair de poule, c’est une sensation terrible.
»
Publié le dimanche 20 octobre 2024 à 17:41