Croisé dans la salle de presse de l’O2 Arena, Richard Evans a parlé du tennis français. Le journaliste, proche de John McEnroe, a livré son point de vue notamment sur Tsonga et Monfils.
Quel bilan tirez‐vous du bilan du tennis français cette année ?
Je pense que Tsonga et Monfils continueront à être fantastiques, surtout Monfils. Il est allé avec Roger Rasheed, il l’écoute, il est devenu très sérieux dans son travail. On a vu à Bercy, il a pu avancer dans le tournoi malgré la fatigue. Roger lui a dit d’oublier la fatigue mais de penser à gagner. C’est une nouvelle mentalité, et l’année prochaine il a une très bonne chance de bien figurer à Roland Garros. Il est fort probable qu’il gagne Roland Garros.
Dès 2010 ?
Je dirais dans quelques années. Il va atteindre son meilleur dans deux ans. Tsonga doit préserver son physique, s’il n’est pas blessé il demeure très dangereux. La France a d’autres pays joueurs, comme Richard Gasquet qui est un cas à part. Il doit revenir dans la bonne direction mais il est très dangereux. Il y a beaucoup de bons joueurs, dont Ouanna, qui à Roland Garros, a montré qu’il avait le potentiel. Un autre joueur qui va continuer à progresser s’appelle Jérémy Chardy. Je l’ai vu en finale de Delray Beach, c’est un bon athlète et il va se bonifier. Le système d’éducation en France est si bon, que d’autres bons joueurs vont continuer à se distinguer et un ou deux iront jusqu’au sommet.
Tsonga peut‐il rejouer aussi bien qu’en 2008, notamment en Australie ?
Il doit croire en lui, croire qu’il puisse le refaire. Il a les qualités physiques, il a le talent. Alors s’il croit en lui, il peut le faire. Le jeu est affaire de mental. Les deux trois prochaines années pourraient être bonnes pour Tsonga.
Et quels progrès techniques peuvent les amener plus haut ?
Peu de personnes ont leur présence physique, c’est une qualité primordiale dans le tennis. Ils doivent l’utiliser, c’est une histoire de confiance.
Pensez‐vous que les autres joueurs peuvent craindre Monfils et Tsonga ?
Bien sûr. Ce sont des adversaires difficiles. Ils ont une grande présence sur le court. Vous savez qu’ils sont là. Monfis a ce rapport avec le public, et pas seulement avec le public français, mais partout, ce côté showman, auquel il a ajouté cet aspect professionnel. C’était vraiment une grande décision de sortir du système français, ça demandait du courage, il l’a eu. C’était son intention, ce qu’il voulait faire.
De votre envoyé spécial à Londres
Publié le mardi 24 novembre 2009 à 16:40