Gilles, quel est le sentiment qui domine ce soir ?
Comme à chaque défaite, je suis déçu de ne pas avoir gagné. Le soir d’une défaite, il y a rarement un autre sentiment que celui‐là.
Le début de match a été compliqué…
Au début je suis rentré très tendu. C’est toujours dur de se relâcher contre lui car il te met une pression de malade, il ne te donne jamais la même balle. C’est donc toujours compliqué de trouver le rythme contre lui. Le jeu à 5–1 me lance bien. J’avais besoin de ça pour libérer quelques frappes. Après ca allait mieux.
Comment tu expliques qu’il arrive à revenir ?
Je pense qu’à un moment j’étais bien, je jouais assez vite pour qu’il n’ait plus le temps de faire ce qu’il voulait. Depuis le début, il avait un match assez tranquille. Et quand d’un coup ça s’est durcit, parce que j’ai joué plus vite et plus fort, il a commencé à faire quelques bois et fautes directes, le temps qu’il s’adapte à ce changement. J’ai profité de ce passage le plus longtemps possible. Ensuite, comme il a senti que du fond, il n’avait plus le contrôle des échanges, il est devenu ultra agressif, juste après son service. J’ai senti qu’il était mieux sur ces jeux‐là. Et petit à petit, il a commencé à reprendre l’ascendant.
Quand il chute, tu l’as cru blessé ?
J’ai vu qu’il était tombé. Je sais qu’il est bien strappé en général (Rires). Ca a coïncidé au moment où je commençais à aller mieux. Je ne sais pas quel impact ca a eu pour lui. Mais pour moi, c’était un moment où je me sentais de mieux en mieux.
Quel conseil tu donnerais à Jo‐Wilfried Tsonga qui va affronter Federer après‐demain ?
Aucun ! Aucun parce qu’on ne joue pas pareil. Il l’a déjà affronté souvent, il a perdu, il a gagné. Il sait que c’est possible et joue bien en ce moment. Je ne crois pas avoir de conseils à lui donner. Franchement faire aussi bien que moi aujourd’hui, je crois qu’il s’en fout. Il veut gagner et je pense qu’il a des chances. Il bouge bien, n’a pas perdu d’énergie dans ses 4 premiers tours. Je pense que ça va être un gros match, un beau combat.
Comment tu le trouves Federer dans ce tournoi ?
Ah, vous l’aimez bien cette question ! Quand est‐ce qu’il va baisser, on se demande (Rires) ! Honnêtement, je l’ai trouvé bien.
Même s’il t’a soutenu, le public était partagé ce soir. Qu’en penses‐tu ?
Bah… C’est Rodge quoi ! Bien sûr, j’aurais aimé avoir encore plus de soutien, parce que si je ne l’ai pas ici, je ne l’ai jamais. Cela montre à quel point il a des fans inconditionnels de partout, combien il a apporté à notre sport. Il mérite d’avoir un public d’inconditionnels. On a joué dans grosse ambiance, j’en ai profité, j’ai réussi à me libérer. Ca fait toujours de l’expérience qui rentre, même si je commence à vieillir. Tu te bats, tu lui serres la main, tu lui dis bravo. Malgré tout, c’était 3 heures de bonheur. Non, 2h40 parce qu’au début, j’étais trop tendu (sourire).
De votre envoyée spéciale à Roland Garros
Publié le lundi 3 juin 2013 à 00:07