AccueilSimon : "C'est Federer quoi !"

Simon : « C’est Federer quoi ! »

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Gilles, quel est le senti­ment qui domine ce soir ?
Comme à chaque défaite, je suis déçu de ne pas avoir gagné. Le soir d’une défaite, il y a rare­ment un autre senti­ment que celui‐là. 

Le début de match a été compliqué…

Au début je suis rentré très tendu. C’est toujours dur de se relâ­cher contre lui car il te met une pres­sion de malade, il ne te donne jamais la même balle. C’est donc toujours compliqué de trouver le rythme contre lui. Le jeu à 5–1 me lance bien. J’avais besoin de ça pour libérer quelques frappes. Après ca allait mieux. 

Comment tu expliques qu’il arrive à revenir ?
Je pense qu’à un moment j’étais bien, je jouais assez vite pour qu’il n’ait plus le temps de faire ce qu’il voulait. Depuis le début, il avait un match assez tran­quille. Et quand d’un coup ça s’est durcit, parce que j’ai joué plus vite et plus fort, il a commencé à faire quelques bois et fautes directes, le temps qu’il s’adapte à ce chan­ge­ment. J’ai profité de ce passage le plus long­temps possible. Ensuite, comme il a senti que du fond, il n’avait plus le contrôle des échanges, il est devenu ultra agressif, juste après son service. J’ai senti qu’il était mieux sur ces jeux‐là. Et petit à petit, il a commencé à reprendre l’ascendant.

Quand il chute, tu l’as cru blessé ?
J’ai vu qu’il était tombé. Je sais qu’il est bien strappé en général (Rires). Ca a coïn­cidé au moment où je commen­çais à aller mieux. Je ne sais pas quel impact ca a eu pour lui. Mais pour moi, c’était un moment où je me sentais de mieux en mieux.

Quel conseil tu donne­rais à Jo‐Wilfried Tsonga qui va affronter Federer après‐demain ?
Aucun ! Aucun parce qu’on ne joue pas pareil. Il l’a déjà affronté souvent, il a perdu, il a gagné. Il sait que c’est possible et joue bien en ce moment. Je ne crois pas avoir de conseils à lui donner. Franchement faire aussi bien que moi aujourd’hui, je crois qu’il s’en fout. Il veut gagner et je pense qu’il a des chances. Il bouge bien, n’a pas perdu d’énergie dans ses 4 premiers tours. Je pense que ça va être un gros match, un beau combat.

Comment tu le trouves Federer dans ce tournoi ?
Ah, vous l’aimez bien cette ques­tion ! Quand est‐ce qu’il va baisser, on se demande (Rires) ! Honnêtement, je l’ai trouvé bien. 

Même s’il t’a soutenu, le public était partagé ce soir. Qu’en penses‐tu ?
Bah… C’est Rodge quoi ! Bien sûr, j’au­rais aimé avoir encore plus de soutien, parce que si je ne l’ai pas ici, je ne l’ai jamais. Cela montre à quel point il a des fans incon­di­tion­nels de partout, combien il a apporté à notre sport. Il mérite d’avoir un public d’in­con­di­tion­nels. On a joué dans grosse ambiance, j’en ai profité, j’ai réussi à me libérer. Ca fait toujours de l’ex­pé­rience qui rentre, même si je commence à vieillir. Tu te bats, tu lui serres la main, tu lui dis bravo. Malgré tout, c’était 3 heures de bonheur. Non, 2h40 parce qu’au début, j’étais trop tendu (sourire).

De votre envoyée spéciale à Roland Garros