Il y a quatre jours, suite à sa victoire face à David Guez en seizième de finale de Paris Bercy, Monfils ne mâchait pas ses mots pour décrire sa performance et son état physique : « Ah la la, je n’ai pas bien joué du tout. J’ai connu une panne physique et mentale. Je n’ai plus de jus en cette fin de saison. Je ne suis pas bien du tout. Je n’arrive plus à m’entraîner, je suis trop crevé. On a encore l’impression que je cours vite car c’est naturel chez moi mais je n’avance plus. Il n’y a plus d’essence dans le moteur. En plus j’ai un jeu basé sur le physique, alors… En puis c’est dur mentalement parce que j’ai l’impression qu’au bout d’un quart d’heure, j’ai donné tout ce que j’avais. »
Fatigué, épuisé, frustré, ratatiné, roti… Autant de mots qu’on ne cessait plus d’entendre dans les propos du Parisien depuis quelques semaines.
Oui mais voilà, cette semaine ci, c’est à Bercy que ça se passe. Et cela change tout, visiblement. Qualifié pour les demi‐finales suite à sa victoire sur Marin Cilic (3÷6 6⁄4 6⁄4), La Monf semble totalement reboostée, et capable d’aller créer l’exploit ce week‐end sur le central du POPB. Commentaires de l’intéressé.
« C’est bizarre mais dès que j’arrive en France, que je joue devant le public, ma famille, je suis surmotivé. Le premier match j’étais mort. Je croyais que mon coeur allait exploser. Y’a qu’à voir sur les images comme je transpirais. La semaine dernière je n’avançais pas. Je ne me suis même pas entraîné entre Valence et Bercy. Mais vraiment, jouer devant le public français ça me galvanise. Je crois en moi. Je ne me pose pas de questions. J’essaie de donner le maximum. J’arrive à très bien courir comme on a pu le voir. Je m’étonne moi‐même. »
Alors physiquement cela donne quoi ?
Je ne me sens pas super fatigué mais pour autant sur le court je n’avais pas les sensations du début d’année, à Doha ou à Melbourne, lorsque je sentais que je pouvais tenir très longtemps. C’est vrai que je tape bien la balle. Malgré la fatigue je peux gagner des matches. J’ai aussi eu de la réussite.
Encore un peu de gaz ?
J’espère ! Je vois au jour le jour, c’est ma façon d’être. J’espère que j’en aurai samedi, et dimanche…
Et ce public ?
Le public est là, bien présent. J’aime bien ces ambiances électriques. Dans ces matches‐là, plus l’échange dure et plus j’ai de chances de le gagner. Et plus il est spectaculaire et plus je sais que je vais le gagner (rires).
C’est désormais le Tchèque Radek Stepanek, bénéficiaire de l’abandon de Del Potro en quarts, qui se dresse sur la route du tricolore. Les deux hommes se sont rencontrés trois fois pour deux victoires du Français. Monfils commente :
« Contre Radek ? Il joue très bien en ce moment. Il va faire du service‐volée, m’agresser en permanence. Mais j’ai déjà mon petit plan » confie‐t‐il, malicieux.
Mais au fond Gaël, jusqu’où tout cela peut‐il aller ?
On verra bien dimanche soir…
Publié le samedi 14 novembre 2009 à 07:00