En 2007, dans Grand Chelem N°4, nous avions consacré une partie de notre dossier à Roger Federer. Nous avions interrogé des grands témoins parmi lesquels Guillermo Vilas, Henri Leconte, mais aussi un certain Pierre Barthès qui nous avait livré sa méthode pour que le Suisse puisse dominer l’Espagnol. Depuis ce numéro 4, Roger Federer a donc remporté la Coupe des Mousquetaires mais il n’a jamais battu Rafa à Roland‐Garros. Nous avons pensé qu’il serait utile de revenir sur cette analyse avec un court extrait plutôt intéressant.
Est‐ce ca a du sens de dire comme on l’entend souvent que Federer devrait plus attaquer, monter au filet, choper ses revers ?
Beaucoup de spécialistes y vont de leur analyse et disent parfois des choses surprenantes. Moi, je pense que c’est un joueur qui pourrait gagner Roland en écourtant les échanges comme l’a fait Adriano Panatta contre Björn Borg où il limitait les points à trois ou quatre échanges. Dès qu’il avait une opportunité, il la saisissait. Contre Borg dès la première balle, il te neutralisait. Du coup, son adversaire se retrouvait en protection. Nadal a un peu de cette fibre en lui. Federer doit donc limiter les points à deux ou trois coups. Ainsi d’entrée le retour de Nadal devra être parfait. Contre l’Espagnol, si son adversaire monte pas au filet tout la partie, il retourne comme il veut, lifté, haut six mètres derrière la ligne de fond et « badaboum ». Alors que si le mec monte, il est obligé de se rapprocher. Plus tu recules, plus tu dois frapper fort pour neutraliser l’adversaire. Tout ça c’est un équilibre. Federer peut le trouver. Il faut servir des premières et des deuxièmes balles, et jouer un peu comme Edberg. Sur son jeu de retour, Federer doit varier, accélérer, pratiquer un jeu qui sorte du cadre de Nadal. »
Publié le jeudi 6 juin 2019 à 18:00