C’est LA sensation de ce début de tournoi à Montréal. Icône locale et favorite pour le titre, Eugenie Bouchard s’est inclinée dès son entrée en lice à Montréal face à la qualifiée américaine Shelby Rogers, 113e mondiale. Terrible pour le peuple canadien.
Tout était réuni pour vivre et assister à un film parfait. Dans sa ville natale, là où elle a grandi, appris à jouer et sur les courts où elle a progressé, Eugenie Bouchard devait vivre un rêve. Elle a vécu un véritable calvaire. Le premier set en est l’illustration parfaite. En seulement 24 minutes, elle encaisse un 6–0 sous les yeux d’un public médusé, incrédule de ce qu’il est en train de voir. Genie est comme paralysée, submergée par l’émotion et l’événement : 36% de premières balles, 28% de points gagnés derrière sa première balle, 8 fautes directes contre une seule pour son adversaire. La finaliste de Wimbledon se relève et break d’entrée de deuxième set son adversaire sous une immense ovation. Le retour pouvait‐on alors penser. D’autant plus que la huitième joueuse mondiale enchaîne et égalise à une manche partout. Le public y croit à nouveau et pousse sa chouchou.
Shelby Rogers en profite
Mais sa protégé retombe alors dans ses travers. Incapable de produire le tennis qui a fait d’elle une joueuse crainte par les plus grandes. Pire encore, elle craque complètement dans l’ultime manche : 21 fautes directes sur l’ensemble du matche et seulement 53% de premières balles. Des statistiques indignes de son rang. Shelby Rogers a su profiter du contexte et de la pression qui pesait sur les épaules d’Eugenie Bouchard. Et sur une énième faute directe, Shelby Rogers réalise le plus grand exploit de sa carrière dans un silence de cathédrale, presque gênant pour cette jeune américaine de 21 ans. Une défaite synonyme de tremblement de terre pour le tennis canadien. Désormais éliminée de « son » tournoi Genie va devoir se remettre de cette terrible désillusion et se reprendre à moins de trois semaines de l’US Open. De son côté, Shelby Rogers attend la gagnante du match entre Caroline Wozniacki et Klara Koukalova. Histoire de prolonger un peu plus le rêve.
Publié le mercredi 6 août 2014 à 03:10