Jo‐Wilfried Tsonga est‐il capable de réaliser l’exploit face à Roger Federer, cet après‐midi, à Monte‐Carlo ? C’est la question que l’on peut se poser. Va‐t‐il le faire ? Va‐t‐il battre Federer ? Quitte à se prendre pour de mauvaises Irma, les membres de la Rédaction ne sont pas tout à fait d’accord à ce sujet. Pour certains, c’est impensable, pour d’autres, c’est envisageable. Et vous, qu’en pensez‐vous ?
Non, Jo n’a aucune chance
Ce serait un authentique exploit – et je n’y crois pas trop. La victoire sur Fabio Fognini, hier, est un trompe‐l’oeil : l’Italien lui a offert le match sur un plateau en pétant les plombs alors qu’il se dirigeait vers une victoire relativement tranquille. Car, pendant un set et demi, Jo a semblé sans réelles solutions face à Fabio et ses coups de génie. Lourd, pataud, pris de vitesse… Le Français a eu toutes les peines du monde à installer son plan de jeu, seulement à l’aise sur les balles à portée, lorsque l’adversaire le laissait un peu dicter l’échange. D’ailleurs, de plan de jeu, il ne paraissait pas vraiment en avoir, cherchant avant tout des sensations et la confiance dans ses coups. Une ornière dans laquelle il est pris depuis plusieurs semaines déjà et dont il se tire généralement cahin‐caha grâce à sa qualité de service. Que celle‐ci soit moins au rendez‐vous, comme dans le premier set face à Fognini, et c’est la punition assurée… Bref, je ne vois pas bien comment ce Tsonga‐là, avec manifestement aussi peu de confiance en son jeu, pourrait renverser un Roger Federer qui, lui, s’avère autrement plus convaincant. Certes, cette confrontation sur terre rappellera à Jo sa formidable performance en quart de finale de Roland Garros, la saison dernière. Mais le Roger de l’époque n’est plus celui de cette année 2014. Un succès de Tsonga, aujourd’hui, serait donc un authentique exploit. Un miracle, même.
RCV
Oui, l’exploit est possible
Bien sûr que Jo‐Wilfried Tsonga peut battre Roger Federer aujourd’hui. Le Français a déjà réussi cet exploit par le passé, et sur toutes les surfaces. Son succès à Roland Garros 7–5 6–3 6–3, l’année dernière, de même que sa victoire à Wimbledon en 2011, 3–6 6–7(3) 6–4 6–4 6–4, lui a montré ce qu’il fallait faire pour gêner le Suisse, lui a montré qu’il en était capable. On le sait bien, c’est toujours le premier pas le plus difficile. Les suivants viennent ensuite de plus en plus naturellement. Vous me direz que Jo n’est pas en forme, certes. D’ailleurs, s’il devait attribuer une note à son début de saison, il se mettrait 12⁄20, nous a‑t‐il confié le week‐end dernier. Bon. Mais il vit sa vie de joueur professionnel pour ce type de rencontres, ce type de matches où votre sang ne fait qu’un tour, où l’adrénaline peut réaliser des miracles. Et il n’a rien à perdre, rien. Demi‐finaliste en 2013, il a d’ores‐et‐déjà rempli son contrat, à Monte‐Carlo, en atteignant les quarts, un résultat tout à fait honorable. Personne n’attend vraiment l’exploit de sa part… Alors sous le ciel nuageux annoncé ce vendredi, avec un soupçon de vent, je le vois tout à fait enquiquiner Roger jusqu’à le faire craquer. Car, même si le Suisse a retrouvé un niveau plus en adéquation avec son statut, il reste régulièrement victime de ces fameuses sautes de concentration pendant ses matches. A Jo d’en profiter, de serrer le jeu derrière sa première balle, de s’appuyer sur ses bons deuxième et troisième sets d’hier… pour gagner, tout simplement.
Paul‐Hugo Bélanger
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Publié le vendredi 18 avril 2014 à 12:57