Son entraîneur l’avait prédit ce matin dans L’Equipe. « Je sens que le déclic est proche. C’est pour cela que je voulais absolument que Richard rencontre Federer. Ce sont contre des gars de ce niveau‐là qu’on juge vraiment. » Richard est venu, a donc vu et a surtout vaincu. Pour la première fois depuis 2005 et son exploit monégasque, le Français s’offre une victoire sur Roger Federer (4−6 7–6 7–6).
« Je joue bien au tennis, je vais essayer de faire un grand match. Même si Federer est favori. Il est le meilleur de tous les temps. » Bien sûr Federer était favori. Bien sûr, Gasquet le rappelait pour s’enlever toute forme de pression. Bien sûr, Richard l’avait en tête en entrant sur le court. Tendu, le Français concède un break d’entrée. Mené 2–0, il rentre progressivement dans son match pour débreaker et reprendre les commandes (3−2). Même s’il tient bien l’échange, commet peu de fautes et s’attache à jouer long, Gasquet est dépassé par les fulgurances de son adversaire. A 4–3, le break et fait. Roger conclut 6–4. Dans une logique similaire le Suisse se détache dans le seconde manche (4−2). Et quand Roger mène 6–4 4–2…
Mais Gasquet aime visiblement ces situations. Mené deux sets un break face à Roddick en 2007 à Wimbledon, il avait su inverser la tendance pour s’offrir l’une des plus grandes victoires de sa carrière. Cette fois, il a su à nouveau lâcher le bras pour refaire son retard et décrocher un tie‐break. Déconcentré, Federer y commet de nombreuses fautes directes. Gasquet lui, tient bon. Revenu de nulle part, le Biterrois est à un set partout.
Dans le dernier acte, Richard déroule sur ses jeux de service. De plus en plus précis et agressif, il fait absolument jeu égal avec le Suisse. Tout se jouera dans un dernier tie‐break. Après avoir encaissé une frappe très lourde sur un échange clé, le Français lâche un sublime coup droit croisé qui laisse le Suisse sur place. 4–3 5–3 puis 7–4, Gasquet l’a fait. Grandissimo !
Publié le jeudi 12 mai 2011 à 20:23