AccueilATPATP - ShanghaiNon, Tsonga, l'inconstance ne paye pas

Non, Tsonga, l’in­cons­tance ne paye pas

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Il n’y a donc pas eu de miracle chinois pour Jo‐Wilfried Tsonga. Face à un Novak Djokovic qui n’a jamais paru marqué par son combat épui­sant contre Gaël Monfils, le numéro 1 fran­çais s’est incliné 6–2 7–5. La faute avant tout à un manque flagrant de régu­la­rité tout au long du match.

On ne peut pas s’at­ta­quer à un joueur de la trempe de Novak Djokovic comme on aborde un premier tour de Grand Chelem. Le Serbe, avant d’être un joueur doté d’une palette de coups d’at­taque et de défense incroyables, sait aussi faire preuve d’énor­mé­ment de régu­la­rité dans ses tour­nois en général. Réglé comme une montre suisse, il tient des cadences infer­nales sans jamais faiblir. Si l’on veut le terrasser, il faut soit être capable de jouer son jeu (comme Nadal), ou bien savoir atta­quer avec justesse. Et bien que connais­sant déjà ces para­mètres pour en avoir subi la loi et les consé­quences par le passé, Jo‐Wilfried Tsonga a débarqué dans sa demi‐finale comme un jeune premier avec la naïveté qui va avec.

Car entendons‐nous bien : sur ce match, ce qu’il a manqué à Jo‐Wilfried Tsonga, c’est clai­re­ment ce qui fait la force de son adver­saire : la constance. Les armes, le numéro 1 fran­çais les avait. On les a entre­vues, notam­ment quand, mené 3–1 d’en­trée de match, il parvient à réaliser un incroyable jeu de retour sur le service du Serbe. Coups droits surpuis­sants, revers croisé, passings en bout de course, bref, une palette rela­ti­ve­ment complète… mais qu’on a trop peu vu. A côté de ça, l’ef­fi­ca­cité très pauvre au service n’a certai­ne­ment pas aidé Jo. Quand on sait qu’il s’agit de son arme, son petit 62% de premières balles passées et 33% de seconds services gagnés paraît très insuf­fi­sant pour pouvoir oser prétendre faire trem­bler Nole.

L’attitude de Tsonga a aussi pu jouer. Là où Djokovic est constam­ment survolté – comme lors de son alter­ca­tion avec l’ar­bitre ou de ses balles de break gagnées – Jo souffle, sourit jaune quand il se prend certains points, et ne fait pas honneur aux qualités mentales qu’on aime si souvent lui prêter. Un peu comme si lui‐même se savait battu d’avance. La course au Masters n’est pas acquise. Il faudra donc relever la tête face à cet échec, dont il n’a toute­fois pas non plus à rougir, et conti­nuer à aller de l’avant pour essayer de retrouver ce même Djokovic au mois de novembre…