Le premier reportage de WeLoveTennis, qui s’appelait autrefois Grand Chelem, a eu lieu vers Nice.
Comme au début du chef d’oeuvre de Federico Fellini, la Dolce Vita, tout est arrivé par les airs, par un hélicoptère affrété par Nike.
À son bord, des champions, dont Roger Federer, Rafael Nadal et Gaël Monfils, la « Monf » étant habillé par le géant américain depuis peu.
Nous sommes en avril 2005 au TC Cagnes‐sur‐Mer, et Nike a signé un chèque de 2 millions de dollars sur 4 ans pour enrôler Gaël, alors âgé de 21 ans. Philippe Weiss, aujourd’hui agent d’Arthur Fils, est le grand organisateur de cet événement où nous avons la chance de pouvoir être présent. Gaël, tout juste sorti de l’adolescence et de certains médias training se prête au jeu avec une fraicheur incroyable. Je suis étonné par ses yeux, des vrais yeux de serpent.
Ce sera pour ainsi dire la seule fois que j’aurai la chance de l’approcher de si près, sauf bien sûr au cours des fastidieuses conférences de presse, que ce soit sur les tournois du Grand Chelem ou en Coupe Davis, Gaël n’ayant jamais accepté de répondre à mes questions lors d’un vrai entretien.
Il faut dire que je n’ai pas vraiment ménagé Gaël notamment quand j’ai considéré qu’il avait bazardé sa demi finale à l’US Open face à Novak Djokovic en 2016, ou quand il n’a pu su « terminer » Matteo Berrettini en 2022 en quarts de finale de l’Open d’Australie. Gaël a surement trouvé cela injuste d’autant que par le passé ses éclairs de génie à Bercy l’avaient amené en finale en 2009, battu par Djokovic, et que dire de la finale de la Coupe Davis face à la Suisse en 2014 où, le vendredi, il avait littéralement terrassé Roger Federer, rendant une copie parfaite.
Et puis, sur sa fin de carrière, j’ai enfin compris son chemin, sa puissance, sa gentillesse, sa timidité, son talent, sa sincérité et son envie de partager.
Alors certes son palmarès aurait du être plus fourni selon certains comptables du tennis mais je le crie haut et fort, la vérité se situe ailleurs, au‐delà des nuages gris et des déconvenues inattendues, des orages de fin de journée et des averses glaçantes qui font rougir nos pommettes.
Gäel Monfils, c’est tout simplement le soleil, la chaleur, le feu.
Gaël Monfils, c’est l’idée d’un tennis champagne flamboyant qui pétille. C’est l’idée des larmes et des sourires, du coup droit long de ligne en mode fusée et du lob désespéré en bout de course.
Gaël Monfils, c’est la fameuse chanson de Julien Clerc où le joueur de tennis remplace Victor Petrenko en se mettant à patiner et glisser sur un court en dur inventant une nouvelle façon de jouer.
Gaël Monfils, c’est une forme de liberté de ton, de frappe et une vitesse de jambes à jamais inégalée. C’est tout cela Gaël Monfils et encore davantage…
Merci mille fois, deux mille fois pour ce kaléidoscope tennistique dont tu es le seul à connaître le sens à tout jamais.
Le mystère Gaël Monfils n’existe pas ou plus, seules restent les images de ses chevauchées fantastiques, de ses coups venus d’ailleurs, de ce sourire, celui de prendre du plaisir et d’en donner sans compter.
Publié le jeudi 2 octobre 2025 à 08:46