Dans le long entretien accordé au média suisse Blick, Toni Nadal revient sur ce qui fait l’essence d’un champion comme Rafael Nadal et comment il est parvenu quelque part à façonner cet athlète. C’est un discours clairement centré sur l’idée du travail et quelque part aussi d’une certaine forme de souffrance : « Après sa victoire à Roland‐Garros, j’ai listé les noms de tous les joueurs espagnols qui n’avaient remporté qu’un seul Grand Chelem au cours de leur carrière. Et j’ai demandé s’il voulait en faire partie ou faire plus. Je savais que Rafael avait l’intention de réaliser des grandes choses. J’ai donc dû le préparer aux pires difficultés. Cela n’est possible qu’en endurcissant le joueur. Je l’ai laissé souvent s’entraîner avec des mauvaises balles sur des mauvais courts. J’ai prolongé les entraînements de 90 minutes encore et encore sans lui dire pourquoi et ce afin qu’il apprenne à tenir le coup. C’était le meilleur élève que vous puissiez imaginer. Rafael était toujours désireux d’apprendre. Mais la dureté et la rigueur ne devraient jamais être une méthode, juste un moyen. Au fil du temps, mes exigences élevées sont devenues les siennes. C’est le meilleur des cas pour parvenir à obtenir des résultats. Goethe aurait écrit que le talent se construit avec la patience, mais le caractère se construit par la tempête. Lorsque vous travaillez dur, vous formez un personnage qui voit les défis comme normaux. Vous ne pouvez rien réaliser avec de belles paroles »
Publié le mardi 9 juin 2020 à 13:24