AccueilMahut : "Ce sport est fou"

Mahut : « Ce sport est fou »

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Trois jours après son exploit face à Marco Cecchinato, Nicolas Mahut s’est offert Philipp Kohlschreiber en trois petits (6−3, 6–3, 6–3) en produi­sant un tennis toujours aussi offensif. L’Angevin savoure cette édition 2019, lui qui pensait rendre sa wild‐card il y a encore quelques jours…

Nicolas, c’est une forme de résur­rec­tion ce parcours…

J’ai aban­donné à Bordeaux (Challenger), je me suis retiré de Madrid, Rome et Lyon. Je me suis posé la ques­tion de savoir si j’étais en mesure de défendre mes chances ici, d’autant plus que j’avais une invi­ta­tion. Il fallait que je sois sûr de moi. J’ai un staff qui a réalisé un travail fantas­tique, le « doc » m’a énor­mé­ment aidé et rassuré. C’est un sport fou parce que je n’ai prati­que­ment pas joué au tennis pendant trois semaines et je me retrouve au troi­sième tour en jouant mon meilleur tennis. C’est la magie de Roland.

Vous sentez‐vous libéré finalement ?

Je n’avais pas la prépa­ra­tion idéale donc j’avais encore moins d’options sur le terrain. Il fallait donc que je sois extrê­me­ment offensif et jouer cette carte à fond. Pour que ce soit effi­cace, il faut le faire de manière complè­te­ment libre. C’est diffi­cile à faire mais j’y suis arrivé sur ces deux premiers tours.
J’ai pris énor­mé­ment de plaisir sur le court, j’en ai encore des fris­sons. Ça ne reste qu’un deuxième tour de Grand Chelem, mais pour moi, c’était un grand moment.

Comment vivez‐vous cette quali­fi­ca­tion pour le troi­sième tour ?

J’essaie de savourer à 100%, peut‐être plus main­te­nant qu’au début. Je sais que ce sera certai­ne­ment le dernier. Je suis dans le moment présent, de profiter sur le court, quand je gagne, avec le public… Je prends tout ça. Je vais savourer ce soir (lire ce mercredi) avec ma femme, mes amis, mes proches puis me replonger dans le double de demain et ensuite préparer le troi­sième tour.

Roland‐Garros est toujours magique depuis vos débuts ?

J’ai vécu des grands moments. Je suis venu en tant que spec­ta­teur quand j’étais tout petit. J’ai fait les juniors et puis j’ai eu des années diffi­ciles où Roland se termi­nait lundi ou mardi pour moi (rire). J’ai appris à profiter de ce tournoi. Quand on est Français, on y pense dès que la saison sur terre battue débute. J’ai vu tous mes potes réussir et gagner des matchs, sortir de là en larmes car ils avaient vécu des matchs incroyables avec le public. Moi, ça ne m’était jamais arrivé. Cela a mis du temps et fina­le­ment, c’est peut‐être mon meilleur cette année. Alors je savoure. 

C’est une fierté ?

Chaque année, un Français fait un exploit en battant une grosse tête de série dès les premiers tours. C’est le cas d’un de mes meilleurs amis Jérôme Haehnel qui avait battu Andre Agassi. Le public attend des exploits. En 20 parti­ci­pa­tions, je ne l’avais pas encore. Je suis en train de le vivre cette année et je suis très heureux.

De votre envoyé spécial à Roland‐Garros