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Nadal passe, Federer la tête haute

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Opposés cette nuit pour la trente‐et‐unième fois sur le circuit, Roger Federer et Rafael Nadal ont tous les deux été à la hauteur du face‐à‐face cette nuit en quarts de finale à Cincinnati. Au bout d’un match accroché et mené par le Suisse, c’est bien l’Espagnol qui s’est imposé : 5–7 6–4 6–3. Rafa se qualifie donc pour les demi‐finales du Masters 1000 améri­cain. Il affron­tera Tomas Berdych, tombeur d’Andy Murray.

L’affiche était promet­teuse. Elle le fut. Sans avoir la faveur des pronos­tics, Roger Federer a bien failli créer la surprise. Lui que l’on annon­çait dépassé et balayé par l’Espagnol a su sortir son épingle du jeu. Oublié ce début poussif face à Tommy Haas au tour précé­dent et mis de côté les problèmes de dos, c’est bel et bien le Suisse qui lance les hosti­lités le premier. Sur son service, il est seule­ment inquiété sur son premier jeu ; un jeu à rallonge durant lequel il ne concède cepen­dant pas la moindre balle de break. Une façon de montrer à son adver­saire qu’il prend ses marques avant de lancer la bataille. Dès le jeu suivant, Roger se procu­rera d’ailleurs une balle de break, l’une des deux du set. Une fois le décor planté, chacun tient son service – Federer ne perdant pas plus d’un point sur celui‐ci jusqu’à la fin du set. Mais à 5–5, il se procure une nouvelle balle de break et ne laisse pas passer l’oc­ca­sion. Le break en poche, il déroule ensuite et conclut le set d’un magni­fique revers croisé.

Dès lors, les rôles s’in­versent. Rafa coure après le score et met la pres­sion. Dans le quatrième jeu du deuxième set, il se procure deux balles de break. Mais Federer tient bon. Ce n’est qu’en fin de set que le Suisse va craquer, à 5–4 sur son service. Constant sur son pour­cen­tage de premières balles, l’Espagnol est plus tran­chant sur son service, tout le contraire du cinquième mondial, qui s’étiole au fil des manches. Dans la troi­sième, Federer perd sa mise en jeu d’en­trée à 0–1. En face, Nadal est solide et remporte 80% des points sur sa première balle. Plus vif dans l’échange, il se procure deux nouvelles balles de break à 4–1. Mais le Suisse fait de la résis­tance et ne lais­sera même gagner son rival qu’au bout de sa cinquième balle de match. Rafa s’im­pose 5–7 6–4 6–3 en 2h14 et pour­suit sa série de victoires sur dur, désor­mais élevée à 13 unités.

Épouvantail du tournoi, Rafael Nadal sera bel et bien au rendez‐vous en demi‐finales, où il affron­tera un sérieux client : Tomas Berdych. Vainqueur d’Andy Murray, le Tchèque sera un excellent test en vue de l’US Open. Lancé à toute allure vers ce qui pour­rait être son 13e Grand Chelem, le natif de Manacor prend déjà date. Affronter celui qui était demi‐finaliste à New York l’an dernier est une parfaite prépa­ra­tion gran­deur nature. En outre, Rafa peut même capi­ta­liser au clas­se­ment dès ce week‐end dans l’Ohio. En cas de finale, il se rappro­che­rait à moins de 250 points de Murray, tenant du titre à Flushing Meadows. S’il remporte le titre, il vien­drait à le dépasser et à reprendre la deuxième place. Une issue qui semble toute tracée.

Au clas­se­ment, ce n’est pas vrai­ment la joie pour Roger Federer. Tenant du titre dans l’Ohio, ce dernier va redes­cendre lundi à la septième place mondiale. Dépassé par Berdych et Del Potro, demi‐finalistes cette semaine, Roger l’est aussi sur le circuit. Il plonge ainsi à un clas­se­ment qu’il n’avait plus atteint depuis le 28 octobre 2002, pour ce qui était seule­ment sa onzième semaine dans le Top 10. Un autre temps, une autre époque. Cependant, même si le Suisse décline, il ne semble pas avoir renoncé à se battre. La preuve avec ce match face à son meilleur ennemi, à qui il a pris un set pour la première fois depuis un an et demi. Tout n’est pas si noir pour le Suisse. « Je ne suis pas tota­le­ment mécon­tent de mon match », a‑t‐il confié en confé­rence de presse. « J’aurais pu le faire mieux, mais j’ai bien joué tacti­que­ment. Je pense que c’était un pas dans la bonne direc­tion. » Voilà le Maestro prêt à rejouer de nouvelles belles parti­tions. Prochain concert à New York, pour la dernière levée du Grand Chelem de l’année.

La raquette de Roger Federer, ici !
La raquette de Rafael Nadal, ici !