A l’occasion de la sortie de GrandChelem 23, Welovetennis vous propose de découvrir, cette semaine, des entretiens qui vous permettront de préparer, au mieux, le rendez‐vous de la Porte d’Auteuil.
A suivre : GC23 ; Martina Hingis ; Francesca Schiavone ; Sam Sumyk ; Alexandra Fusai ; Patrice Hagelauer ; Jo‐Wilfried Tsonga ; Nicolas Mahut ; Tomas Berdych ; Novak Djokovic ; Roland Garros : leur première fois.
Jo‐Wilfried Tsonga a surpris une partie de la planète tennis en décidant, fin avril, de se séparer de son coach,
Eric Winogradsky. Mieux, il a choisi de continuer sa vie sur le circuit sans entraîneur. Un choix qu’il assume et
revendique avec force et vigueur, conscient des risques qu’il encourt et du scepticisme des observateurs. Dans ce
parcours initiatique, aux mains avec la solitude, il a eu la gentillesse de nous accorder un entretien à Monte‐
Carlo, après sa défaite contre Ivan Ljubicic. C’est le point de départ d’une nouvelle vie pour Jo, synonyme d’envies,
de déceptions, de frustrations, mais surtout – on l’espère – de grandes réalisations.
Sans s’attarder là‐dessus, tu peux revenir
sur ta séparation de Wino ? Comment tu
l’expliques, avec un peu plus de recul ?
Ca faisait un moment que j’avais l’impression
qu’on stagnait. On a essayé jusqu’au bout.
Mais, à un moment donné, je me suis dit qu’il
valait mieux s’arrêter, parce qu’après, la relation
allait plus se détériorer qu’autre chose. On a
vécu plusieurs superbes années, je ne voulais
pas gâcher tout ça !
Qu’est-ce qui a fait que ça ne fonctionnait
plus ?
Je sais juste que j’ai décidé de prendre un nouveau
virage dans ma carrière. Je sentais que je
progressais moins, qu’on ne réussissait plus ce
qu’on avait réussi jusque‐là. Donc… Voilà.
Tu es tout seul depuis dix jours. Comment
se passe ton organisation au quotidien, tes
entraînements, etc. ?
Hein ? C’est-à-dire ?
On entend souvent dire qu’il est plus difficile
de s’organiser ou de se motiver pour un
joueur qui évolue sans coach…
Ah d’accord ! Mais j’ai d’autres personnes
autour de moi pour m’organiser. Voilà, elles
font le relais à ce niveau‐là. Ce ne sont pas des
domaines qui relèvent du tennis en lui‐même,
donc là‐dessus… Il n’y a aucun souci !
Et pour le tennis, justement ?
La programmation, je la faisais avec Eric.
Maintenant, j’ai mes plans. Je sais ce que j’ai
envie de faire pour le moment, quelle direction
je veux prendre. Je compte bien trouver une
nouvelle structure, mais je prends le temps
pour ça. Je veux trouver les meilleures personnes,
les plus aptes à m’aider à remplir mes
objectifs. Ces gens‐là ne se choisissent pas en
un claquement de doigts, en quelques heures,
en quelques jours, ni même en quelques
semaines !
Tu parles de tes objectifs. Ils ont évolué ?
Non. Je n’ai pas de nouveaux objectifs. Ce sont
toujours les mêmes : gagner un Grand Chelem,
gagner la Coupe Davis et réintégrer le top 10.
Et mon but, c’est de les remplir. Point.
Comment se traduit ce « nouveau
virage dans ta carrière » ? C’est au niveau
du jeu ?
Non, ce n’est pas à ce niveau. Ce nouveau
virage, c’est juste une nouvelle ère. A un
moment donné, t’es à l’école maternelle. Et
puis, tu passes au primaire, avant d’entrer au
collège. Une nouvelle ère, quoi ! Mais, finalement,
à chaque rentrée, le système reste le
même. Tu vas en cours, tu as un prof, et voilà.
Roland Garros, c’est un objectif ?
Oui ! Et l’idée, c’est d’aller plus loin que je n’ai
jamais été.
Et pour ta nouvelle structure, tu as déjà des
idées ?
Non. Enfin si ! Mais elles sont au fond de ma
tête et elles y restent. (Sourire)
Je reviens sur ton jeu. Etre plus offensif, c’est
une volonté ?
Non, ma volonté, ce n’est pas d’être plus offensif
que je le suis actuellement. J’aimerais juste
être aussi offensif que lorsque je suis arrivé sur
le circuit.
Tu l’étais moins ces derniers temps ?
Oui, j’ai perdu un peu de spontanéité dans mon
jeu.
Et comment tu as vécu ta descente au
classement ?
Pas trop mal. (Sourire) Le seul truc qui est
difficile, c’est que tu n’as pas de traitement de
faveur dans les tournois importants. Finis les
byes, les exemptions de premier tour ! Tu peux
tomber sur une tête de série assez tôt dans le
tournoi. Après, être 10ème ou 15ème, quelque
part, ca ne change rien à ma façon de voir les
choses.
On a quand même l’envie de remonter,
non ?
Oui, bien sûr, on a l’envie. Mais l’idée, c’est
juste de retrouver les privilèges que tu as
quand tu es dans le top 10. Les byes, ça te
permet quand même des gagner des titres
beaucoup plus facilement !
Publié le mercredi 18 mai 2011 à 21:30