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Roland Garros : leur première fois

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A l’oc­ca­sion de la sortie de GrandChelem 23, Welovetennis vous propose de décou­vrir, cette semaine, des entre­tiens qui vous permet­tront de préparer, au mieux, le rendez‐vous de la Porte d’Auteuil.

A suivre : GC23 ; Martina Hingis ; Francesca Schiavone ; Sam Sumyk ; Alexandra Fusai ; Patrice Hagelauer ; Jo‐Wilfried Tsonga ; Nicolas Mahut ; Tomas Berdych ; Novak Djokovic ; Roland Garros : leur première fois.

Les premières fois laissent toujours un goût parti­cu­lier, un souvenir plus prononcé, malgré le passage et les effets du temps. Un peu comme une toile dont les couleurs s’aviveraient avec les années, mais dont le sujet s’estomperait peu à peu… A Roland, la mémoire est défi­ni­ti­ve­ment teintée d’ocre. Nous avons demandé au monde du tennis ce qu’il se rappelle, lui, de sa toute première fois dans l’antre du tennis sur terre.

Nathalie Dechy
« Mon premier Roland ? Ca remonte à 1995. J’avais béné­ficié d’une wild­card, j’avais 16 ans, j’étais classée dans les 300… Je logeais au CNE, sur place, à Roland Garros. J’étais donc réveillée tous les matins par le fameux : « Tous les véhi­cules doivent quitter le stade ! » Je n’étais pas nerveuse la semaine précé­dent le tournoi, plutôt super heureuse, même eupho­rique, à l’idée de vivre mon premier Roland. Mais, quand je suis rentrée sur le court numéro 3 pour affronter la Sud‐Africaine Mariaan de Swardt, une fille qui mesu­rait 1m90, pesait 90 kilos et servait à 190km/h (rires), toute la tension est revenue d’un coup ! Le premier set a été vrai­ment diffi­cile, mais je me souviens d’un bien meilleur second set… Derrière, je me suis promis d’intégrer direc­te­ment le grand tableau l’année suivante et, ce, jusqu’à la fin de ma carrière ! »

Ronan Lafaix
« Mon premier Roland Garros, je l’ai regardé à la télé. J’avais 20 ans. Tous les après‐midi, je me calais dans le canapé, le pot de Nutella campé sur les genoux – le grand pot avec la petite cuillère. Je me souviens de Vilas en finale, avec son petit short et ses longues chaus­settes pleines de terre battue. Il faisait très chaud, il trem­pait sa tête et ses cheveux longs dans un sceau avec des glaçons aux chan­ge­ments de coté. A cette époque, les échanges étaient inter­mi­nables. Je m’en souviens d’un… J’avais eu le temps d’aller aux toilettes ! En reve­nant, il n’était toujours pas fini. Un truc de fou ! »

Patrice Dominguez

« Ma première à Roland Garros, c’est à l’occasion de la Coupe Crocodile (NDLR : un tournoi de jeunes en province ; chaque gagnant venait disputer une phase finale à Roland Garros). J’ai joué sur le court numéro 5. Il n’existe plus de nos jours, il y a désor­mais le restau­rant « Le Roland Garros » à cet endroit. J’ai ressenti énor­mé­ment de fierté : je me retrou­vais à jouer devant mes parents, accro­chés à la main courante, dans une enceinte mythique. Et puis, l’ar­bitre n’était autre qu’Eugène de Kermadec, qui a arbitré les finales des Internationaux pendant 20 ans ! J’ai eu l’im­pres­sion d’être un plus grand joueur, mais me suis vite calmé lors­qu’il m’a signalé une faute de pied – méritée –. Je ne me souviens plus si j’avais gagné ce premier match, mais je n’ai jamais oublié cette journée, sur ce court. Court qui est devenu mon préféré… jusqu’à sa démo­li­tion ! »

Julien Bouteyre

« Je suis 250 ou 300ème mondial. Je me qualifie, bas Vinck au premier
tour et joue Pioline au deuxième. Le match est très tendu. Au troisième
set, j’essaie de le passer pendant deux heures, mais je n’y arrive pas.
Balle de break, je l’allume alors qu’il est au filet. Je gagne le set,
mais perd au quatrième (défaite 7–5 6–3 3–6 6–4). Il ne veut pas me
regarder, donc je ne sers sa main qu’au niveau de la chaise d’arbitre.
Au vestiaire, un gars me dit : « Piol’ n’a pas eu de bons mots à ton
sujet… » Le lende­main, il y a une demi‐page dans L’Equipe : « Petit
meurtre entre amis ». Voilà mon premier Roland.
»

Francesca Schiavone

« Ma première fois, à Roland Garros, c’était en Junior. Un jour très parti­cu­lier pour moi, car c’était ma première parti­ci­pa­tion à un tournoi du Grand Chelem. En Italie, nos clubs de tennis sont très petits. Alors, quand je suis rentrée dans l’en­ceinte de Roland Garros, je me suis dit : « Wahou, c’est immense ! » C’est un moment dont je me souviens parfai­te­ment. Ensuite, je suis allée sur le court Suzanne Lenglen avec un ticket pour une journée. J’avais cassé les pieds à tout le monde pour avoir cet accès. (Rires) J’ai passé mon après‐midi à prendre des photos avec mon Kodak de poche ! Le match, c’était Steffi Graf contre Monica Seles. C’est un souvenir très fort. Plus fort que ma première parti­ci­pa­tion en tant que profes­sion­nelle. »

Caroline Wozniacki
« Chaque premier Grand Chelem est singu­lier. A Roland Garros, j’ai surtout ressenti une atmo­sphère parti­cu­lière. Mon premier match, c’était en quali­fi­ca­tions, en Junior. J’avais joué contre une certaine… Alizé Cornet. (Sourire) C’était un match très accroché, puisque j’avais gagné 10–8 au troi­sième set. Mais, l’année d’après, elle s’était bien vengée. C’est elle qui l’avait emporté 8–6 dans la manche déci­sive. Avec des scores pareils, je ne risque pas d’oublier mes premières fois à Roland ! »

David Ferrer
« Mon premier Roland, c’était en 2002. Je m’en rappelle très bien. Un échec. Je n’avais pas passé les quali­fi­ca­tions. L’année d’après, je suis rentré dans le tableau final. Et je n’ai pas fait d’étin­celles non plus. J’ai perdu assez sèche­ment contre Wayne Ferreira. Pour les joueurs espa­gnols, Roland Garros, c’est le tournoi le plus impor­tant de la saison. Et j’ar­rive toujours là‐bas trop nerveux, trop crispé… J’espère que ça va changer cette année ! »

Arnaud Boetsch

« Je m’en souviens bien, évidem­ment, même si ça commence à dater. J’étais tout jeune ; j’avais été invité pour jouer le tournoi. Mais le tirage au sort m’avait réservé un premier tour… délicat ! J’affrontais Kent Carlsson, l’une des terreurs sur terre, à l’époque, une sorte de Nadal d’aujourd’hui. Le match était programmé sur le Court numéro 2. Je me souviens qu’avant de jouer ce match, je ressen­tais un mélange de joie, de fierté, mais aussi de peur à l’idée de prendre une correc­tion. Bon, ça ne s’était pas très bien passé (défaite 6–1 6–0 6–3) ! Sur ce point‐là, mon deuxième Roland Garros était meilleur. J’avais passé un tour ! »

Lionel Roux
« Je m’en souviens très bien. C’était un match de folie, face à Martin Jaite, sur le court numéro 2. J’ai été mené deux sets à zéro, mais poussé par un public de folie comme c’est possible sur ce court ! Je suis revenu dans le match, pour fina­le­ment l’emporter. Pourtant, l’Argentin n’était pas le premier venu sur le circuit, à l’époque. Moi, j’étais tout jeune, tout neuf. L’année d’avant, j’avais été Champion de France Junior, sur ce même court, le numéro 2. Tout un symbole. Au tour suivant, je joue Michael Stich. Là, je n’ai rien pu faire. »

Thierry Ascione
« J’étais venu en spec­ta­teur ! Et, quand j’ai vu un certain Olivier Mutis dégainer des coups incroyables, je me suis dit que j’étais encore très loin de ce niveau… Et, ce, même si j’avais encore quatre ans pour progresser (rires) ! »