Aujourd’hui Top 35 à 18 ans (32ème ce lundi), Daria Kasatkina ne cesse de progresser. La joueuse russe est devenue l’une des futures stars du circuit, tout en gardant une vraie simplicité. Entraînée par Vladimir Platenik à l’académie slovaque Empire Academy de Trnava, elle arrive à Roland Garros avec des vraies ambitions. Interview découverte de celle qui pourrait bousculer la hiérarchie pour ce French Open 2016.
Comment expliques‐tu que tu puisses jouer à un tel niveau alors que tu es encore très jeune et que tu découvres finalement le circuit WTA ?
« Le tennis est ma passion. J’ai toujours rêvé de devenir une joueuse professionnelle. J’ai ça en moi depuis toute petite. C’était un de mes objectifs, et je ne compte pas m’arrêter en route. J’ai envie de dire que ce n’est que le début de l’aventure. »
Quand as‐tu vraiment commencé à jouer au tennis ?
« Si mes souvenirs sont bons (rires), j’ai dû taper mes premières balles quand j’avais six ans. À l’époque, vous l’imaginez bien, je faisais ce que je pouvais, mais dès le début j’ai bien accroché. Il faut croire que j’étais un peu douée puisque j’ai continué, puis je me suis entraînée de façon plus précise et forcément de plus en plus. »
On sent que l’idée de faire de la compétition te motive. On a pu assister à un de tes entraînements à Trvana chez Empire Académy ; tu ne lâches rien, c’est impressionnant…
« Merci pour tous ces compliments (rires). La compétition est quelque chose que j’ai toujours eu en moi. J’aime l’idée de trouver des solutions, de me surpasser, et ce, finalement quelle que soit la discipline. Et quand vous dites que je ne lâche rien, c’est vrai. Je pense d’ailleurs que c’est la clé, surtout dans un sport comme le tennis. »
Est‐ce que vous aviez une idole quand vous étiez plus jeune ?
« Non pas vraiment, mais il y a quand même un joueur que j’admire, qui m’inspire : Rafael Nadal. D’ailleurs, son retour au premier plan me fait plaisir. Je trouve son attitude sur le court exemplaire, c’est un vrai combattant, un exemple aussi. Sans vouloir l’imiter, je sais qu’il m’inspire. »
Quand est‐ce que tu t’es dit : « je peux être professionnelle » ?
« Dès le début, je le voulais. Après, c’est un long processus. Il y a des étapes à franchir, des titres à remporter ; celui de Roland Garros juniors a été un point de passage, comme d’autres succès par la suite. Maintenant c’est ma réalité, je suis une joueuse professionnelle, mais ce n’est pas une fin en soi, loin de là. »
- « Ma devise : fais le maximum et regarde ce qui arrive »
Comment gères‐tu cette nouvelle vie ?
« Normalement. En me fixant des objectifs simples. Après je savais aussi que cela allait être difficile de confirmer, car entre les juniors et le circuit WTA, il y a un vrai fossé. J’étais bien préparée et surtout je voulais y parvenir, je croyais en moi. Je pense que cela m’a beaucoup aidée au cours de cette première année au plus haut niveau. »
Tu as fait même mieux que t’installer…
« Le niveau est très élevé et chaque succès est un vrai petit exploit. Je ne vais pas dire que je n’ai peur de rien, mais j’ai une règle assez simple qui me guide : « fais le maximum et regarde ce qui arrive ». »
Est‐ce que la terre battue est une surface qui te plaît ?
« Oui, et je sais aussi qu’elle convient à mon jeu car j’aime les longs rallyes, l’idée de chercher aussi la bonne tactique. Le jeu sur terre demande d’autres qualités que sur dur et je pense que j’ai les moyens d’y réaliser des grandes choses. C’est un vrai mélange entre physique, tactique et mental… Tout ce que j’aime. »
On sait que tu t’entraînes en Slovaquie à l’académie Empire à Trnava. Pourquoi avoir fait ce choix ?
« J’y suis depuis novembre 2014 et cela m’a plutôt porté chance. Je m’y sens très bien ; l’ambiance me correspond, c’est familial et professionnel. De plus, l’académie s’agrandit avec un centre de santé, d’autres courts. Les infrastructures sont idéales, le projet est ambitieux. Je suis fière de porter leurs couleurs et d’être une de leurs ambassadrices sur le circuit mondial. »
Si tu devais qualifier Roland Garros en quelques mots ?
« Magnifique ! Et ce, d’autant plus avec mon titre en 2015. C’est un tournoi qui sera toujours important pour moi. Ce sera vraiment spécial d’y revenir cette année, car les enjeux seront clairement différents. Mais j’aime ce type de défi, je me sens prête et j’ai même hâte d’y être à vrai dire, car un tournoi du Grand Chelem, cela reste l’histoire de ce sport. C’est lors de ces évènements que l’on se doit être performant. »
Tu vas quand même prendre le temps de visiter Paris ?
« Ce serait mauvais signe non si j’ai le temps ?! Plus sérieusement, je connais bien la France, j’ai fait plusieurs tournois ITF. Je me souviens notamment de celui de Saint‐Malo. Paris, il faudrait être folle pour ne pas aimer. Je suis d’ailleurs assez sensible à l’architecture et c’est vrai que la France pour cela, c’est presque une forme de paradis. »
Un petit mot sur ton coach Vladimir Platenik. On sent que le courant passe très bien entre vous…
« C’est le cas et c’est essentiel. Ma progression au classement, c’est grâce au travail que j’ai fourni avec lui. Vladimir a beaucoup d’expérience, il sent les choses, anticipe, analyse et sait aussi écouter. Il connaît parfaitement le tennis et il est aussi créatif, ce qui fait que je ne m’ennuie jamais. Vladimir sait me motiver. On forme un duo plutôt explosif. »
Publié le lundi 23 mai 2016 à 12:04